Interview de APOSTOLOS TSITSIPAS
Q. Quand avez-vous commencé à voir que votre fils avait un talent particulier ? Quels sont les risques, notamment financiers que vous avez pris à une époque où vous ne saviez pas qu’il allait devenir un champion ? C’est le plus difficile, j’imagine.
R. Oui, c’est une bonne question. C’est le problème que rencontre beaucoup de parents qui choisissent cette voie pour leurs enfants. Dans le tennis, il faut décider très tôt, à un très jeune âge, si on veut sérieusement devenir un compétiteur jouant sur le circuit. Nous sommes une famille de tennis. Ma femme et moi-même savons que c’est plus facile pour nous de prendre une décision, de voir les choses, les signes qui sont si importants pour le jeu. Dans ses premières années en junior, il combinait l’école et le tennis, et vers son 11e anniversaire, si je ne me trompe pas, il était en France pour jouer un tournoi junior. Il en jouait beaucoup l’été là-bas parce nous venions avec des amis pour combiner les vacances avec le tennis. C’est une belle manière de présenter le circuit aux jeunes enfants. Ce n’est pas si dur parce qu’ils sont avec leur famille, leurs parents. Au Nord de la France, en Normandie, je me souviens qu’il a gagné un Masters. Il a demandé à participer au circuit Junior français, et il a gagné le Masters de quatre tournois. Il était dans les huit meilleurs joueurs et il a gagné le Masters. Je me souviens du soir où nous avons pris l’avions vers la Grèce, il ne dormait pas, il était super excité et il est venu vers moi pour me dire qu’il voulait seulement jouer au tennis et ne rien faire d’autre dans sa vie, parce qu’il se sentait si bien sur un court de tennis. Je suis professeur et j’ai toujours respecté ce que disent les enfants. Quand ils disent des choses comme ça, ils le pensent vraiment, au plus profond d’eux-mêmes. Ma difficulté a plutôt été de faire ressortir ce qu’il y avait de meilleur en lui pour atteindre ce rêve et cette volonté qu’il avait de jouer au tennis. C’est là que cela a commencé. Puis, dans les tournois, dans sa carrière, il est très important d’avoir ses parents car c’est une vie très difficile avec beaucoup de voyages, semaine après semaine. A un moment donné, il a commencé à perdre de vue ce qui se passait dans la vie. Mais avec la famille, comme cette semaine, car nous vivons dans le Sud de la France, c’est bien plus confortable, et il se sent à la maison, cela lui donne plus de force.
Q. Beaucoup d’attention a été accordée aux familles dans le tennis, le Roi Richard est apparu dans des films etc…? Si vous deviez résumer en une phrase ou en un leitmotiv la famille Tsitsipas, ce serait quoi ?
R. Liberté. C’est ça le plus important. Quand vous sentez cette liberté dans la famille, pour vous exprimer et dire ce que vous voulez, c’est très important pour s’épanouir et devenir quelqu’un.
Q. Si on repense à la fin de l’année dernière, Stefanos a eu des moments difficiles, avec son coude, il a dû se retirer des finales ATP. Comment avez-vous vécu cette période ? Stefanos a dit que c’était très difficile.
R. Il y a toujours eu des blessures dans notre sport. C’est le plus effrayant, parce qu’au tennis, il faut jouer toutes les semaines, on n’a pas de temps pour la rééducation. Si vous êtes blessé, vous êtes obligé d’arrêter un moment pour préserver votre santé. C’était une blessure, je ne suis pas sûr que cela ait été si difficile pour lui. Après Turin ou Nitto Finals il m’a dit qu’il avait très mal. Nous avons décidé de le faire opérer. L’opération a très bien réussi et maintenant, il n’a plus mal et je suis très content.
FastScripts Transcript by ASAP Sports