Omnium Banque Nationale

Tuesday, 10 August 2021

Montreal, Quebec, Canada

Coco Gauff

Conférence de presse


C. GAUFF / A. Sevastova

6/1, 6/4

Mardi 10 août 2021

Q. Pouvez-vous nous parler de votre match ? Comment jugez-vous votre performance ?

R. J’ai commencé très fort au premier set. Je la faisais reculer, ce qui l’a poussée à faire beaucoup de fautes directes. Au début du second set, elle a élevé son niveau de jeu, a mis davantage de premiers services dans le carré, et m’a fait reculer, et j’ai donc fait davantage d’erreurs directes à mon tour. Quand j’ai perdu mon service, je me suis rendu compte que je devais cesser de viser petit et essayer de voir plus grand. C’est ce qui m’a permis de remporter ce set, en étant patiente et en jouant long.

Q. Vous avez joué deux fois contre Sevastova en début d’année. Vous avez gagné le premier set et perdu le deuxième. Avez-vous eu des doutes lorsque vous avez été menée d’un break dans le deuxième set ?

R. Je ne peux pas mentir et dire que je n’y ai pas pensé. Bien sûr que j’y ai pensé. Dans les derniers matches que nous avons joués, j’ai gagné le premier set et perdu le second. Ou elle a gagné le premier set et j’ai gagné le second. Presqu’à chaque fois, c’était un set partout. Je peux me tromper, mais en tout cas j’y ai pensé. C’est pour cette raison que j’ai perdu mon service, j’y pensais trop. Puis je me suis concentré davantage sur ce match-là et je ne me suis plus inquiétée des matches précédents.

Q. Qu’avez-vous pensé des conditions aujourd’hui ?

R. Il y avait un peu de vent par endroit. On a eu toutes les deux du mal à trouver notre rythme. Toutes les deux, nous avons commis beaucoup de fautes directes. On n’arrivait pas à trouver le rythme. Mais les points se sont améliorés vers la fin du second set.

Q. Aimez-vous ce court ? Vous jouez en puissance, certaines joueuses disent que ce court est plus lent que d’autres. Qu’en pensez-vous ?

R. Ce n’est pas le court le plus rapide que j’ai connu. Chez moi, je m’entraine sur une surface rapide. Je préfère jouer sur une surface rapide, m’entrainer sur une surface plus rapide, pour ensuite jouer les matches sur des courts moins rapides comme celui-là. Je ne dirais tout de même pas qu’il est lent, mais plus lent que celui de chez moi. C’est pour cette raison que je m’entraine sur un court rapide, pour que les matches sur les autres courts me paraissent plus lents.

Q. Sevastova était une adversaire qui vous posait des problèmes. Qu’avez-vous changé aujourd’hui pour obtenir un meilleur résultat ? Pouvez-vous aussi parler de votre prochaine adversaire, Potapova, qui est jeune comme vous ?

R. Sevastova m’a posé effectivement des problèmes dans nos matches précédents. Même aujourd’hui, elle a été difficile à jouer. J’ai juste réussi à dominer aujourd’hui. Elle n’est pas facile à jouer, elle varie beaucoup le jeu, ce que l’on ne voit pas souvent sur le circuit féminin. Cela pose des problèmes à l’adversaire. Ce que j’ai réussi à faire aujourd’hui, c’est de me concentrer sur mon jeu et non pas sur ce qu’elle faisait de l’autre côté du filet. Avant je pensais trop à ce qu’elle pouvait faire. Parfois, c’est mieux de faire jouer l’adversaire. Au bout du compte, nous sommes toutes des professionnelles et nous savons faire de jolis coups. Je dois juste me concentrer et croire en ma capacité à faire de jolis coups moi aussi (sourire). Quant à Anastasia, elle est jeune, à peu près de mon âge. Nous nous sommes déjà rencontrées. Ce sera un bon match. Nous avons joué en trois sets la dernière fois. A l’US Open, nous avons joué en trois sets ou en deux sets très serrés. Ce sera dur, mais je serai prête !

Q. Que pouvez-vous dire sur votre expérience de la COVID, comment vous sentez-vous physiquement ?

R. J’ai eu la COVID a un très mauvais moment. Mais l’expérience n’a pas été si terrible. Je n’ai pas eu d’autres symptômes que la perte de l’odorat. Mon père et mon frère l’ont eu en même temps que moi, je n’ai pas dû rester en quarantaine toute seule. Eux non plus n’ont pas eu beaucoup de symptômes. Nous avons eu de la chance. Je suis heureuse d’en être sortie sans séquelles.

Q. Au début de l’année, vous avez eu des problèmes de deuxième service, et vous faisiez des doubles fautes. Vous semblez avoir résolu le problème. Etait-ce dans la tête ou avez-vous travaillé sur la technique ?

R. Je dirais que c’était plutôt un problème mental. En entrainement, je mettais 40 services d’affilée dedans, et en match, je n’en mettais pas un. C’était vraiment dans la tête. J’ai trouvé la solution. C’est ce que Simone Biles a appelé le « vertige ». Bien sûr, en tennis, on ne se fait pas mal si on a le vertige comme cela peut être le cas en gymnastique. Je pense que c’est ce que j’avais en faisant mon deuxième service. Je n’allais pas me blesser, ce n’était pas aussi grave qu’en gymnastique. Mais c’était dans la tête. Une fois que c’est passé, c’est passé, et je n’ai plus fait autant de doubles fautes. Il a fallu répéter le geste de nombreuses fois, décomposer le geste, recréer des situations de match pour se mettre sous pression. Il a fallu longtemps.

Q. Comment faites-vous face à ces problèmes dans la tête ? Travaillez-vous avec un psychologue ?

R. Le service a été le seul problème de ce genre que j’ai eu. J’ai juste travaillé avec mes coaches et mes parents. Je n’ai pas de psychologue. Pour moi, ce qui marche le mieux est de tenir mon journal. J’y écris beaucoup. C’est lui mon psychologue. C’est comme ça que je règle la plupart de mes problèmes. Il y a aussi ma mère, vers laquelle je me tourne quand je ressens quelque chose. Elle a été une grande athlète elle aussi. Nous avons des personnalités très similaires. Quand j’ai envie de parler à quelqu’un, ma mère est toujours là pour moi. Pour faire face à tout ce que l’on vit sur le circuit, mon journal est ce qui m’aide le plus.

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