Jeudi 11 août 2022
Questions en anglais
Q. C’est votre neuvième victoire d’affilée, 15 victoires sur les derniers 16 matches et votre premier match contre Alex. Comment était-ce de jouer contre lui ?
R. C’était très dur. Je me suis senti assez malade toute la journée, j’étais nerveux. Je savais que ce serait compliqué de jouer contre l’un de mes amis proches, un compatriote. Il a porté le drapeau Australien depuis les dernières années, il est n°1 chez nous. Je savais qu’il serait en confiance. Il a gagné à Atlanta. Il a eu beaucoup de réussites et je savais que le match serait très difficile. J’ai très bien réussi à exécuter ma tactique. Ce match était dangereux pour moi, il fallait que je joue comme il le fallait. Il a bien résisté. Il adore les bons serveurs. Il retourne très bien. Je suis content de la manière dont j’ai joué aujourd’hui. Je suis soulagé d’un grand poids, après avoir joué contre un autre Australien. Beaucoup de regards étaient portés sur ce match.
Q. Beaucoup de têtes de séries sont tombées avant le deuxième tour. En fait, c’est la première fois depuis 99 que toutes les trois premières têtes de série ne sont pas au deuxième tour dans un Masters Comment l’expliquez-vous ?
R. Ils ont perdu ! Je ne sais pas. L’autre est arrivé à 6 ou 7 avant eux, puis ont gagné deux sets avant qu’ils gagnent deux sets… C’est arrivé trois fois en un jour. Ils ont perdu.
Q. Vous avez dit que vous étiez fatigué ou malade. Quand on voit vos résultats, on ne dirait pas. Où trouvez-vous l’énergie pour ces excellents résultats, aussi ces dernières semaines ?
R. Je pense que je suis en confiance et que tout simplement, je joue bien. Même si je suis fatigué, je continue à très bien taper la balle. Je sers, mais je n’ai pas très bien servi aujourd’hui. J’ai eu confiance dans mes retours et dans mon jeu de fond de court. La forme est temporaire. Elle a des hauts et des bas. J’ai l’impression qu’en ce moment, les joueurs craignent de jouer contre moi parce que je joue si bien. Je dois utiliser cela à mon avantage. J’ai eu beaucoup d’épreuves. J’ai tellement d’énergie et je sais au fond de moi pourquoi je joue. Il y a beaucoup de choses qui continuent à me remplir d’énergie et à me motiver. Je suis fatigué, oui, mais je vais encore sur le court et je joue bien.
Q. C’est une chose d’être motivé et de se lever pour jouer le numéro 1 mondial comme hier sur le court central. Mais aujourd’hui, vous avez joué contre un joueur moins bien classé sur le court numéro 2. Il semble que le tennis est la chose la plus importante du monde à vos yeux en ce moment. Vous avez dit que par le passé, ce n’était pas le cas. Qui est ce nouveau Nick et que voulez prouver au monde ?
R. J’ai toujours été le même. Une partie de moi sent que je fais cela pour beaucoup de gens. Je veux me prouver que je peux encore jouer du beau tennis. Je le fais pour beaucoup de gens seulement pour avoir un peu de paix et de tranquillité, pour pouvoir me reposer la nuit. Comparé à d’autres joueurs, je dois gérer beaucoup de problèmes, de la négativité, une mauvaise presse, de mauvais articles, ceci, cela, un talent gâché… Quand tout est dit, si je continue à jouer comme ça un moment, si je peux prouver aux gens qu’ils se trompent, je pourrai me détendre un peu. Prendre une bière au pub, ne pas être dérangé. ‘Vous gâchez votre talent’… Vous voyez ce que je veux dire ? Je veux pouvoir dire, je l’ai fait, j’ai battu quasiment tous les meilleurs que vous avez mis en face de moi. Je n’ai peut-être pas été aussi régulier que d’autres, mais j’essaie encore d’y arriver. Au bout du compte, je veux simplement pouvoir me détendre. Il faut que j’en fasse encore un peu pour pouvoir le faire.
Q. Je ne sais pas si vous avez vu Félix Augier-Aliassime jouer récemment. Comment évaluez-vous son jeu et sa progression au fil des ans ?
R. C’est un très bon joueur. Il est si important pour notre sport. Si vous le regardez, vous voyez qu’il a une super personnalité, son tennis est beau à voir, et il a apparemment vraiment confiance en lui. Pour lui, il n’y a pas de limites à ce qu’il peut faire. Il travaille très très dur. Je l’ai fréquenté pendant la Laver Cup. Au quotidien, j’ai pu voir son professionnalisme, comment il voit le tennis. Il adore ce sport, il étudie ce sport, il adore analyser les autres joueurs. Tant qu’il ne fait pas d’excentricités, qu’il ne fait pas de bêtises comme quand il était jeune, il peut beaucoup mieux faire que moi et prétendre gagner des Grands Chelems. Son tennis est incroyable. Je l’ai joué deux fois. Je me suis blessé une fois. Mais il m’a battu une fois. C’est un sacré joueur. Il est très important pour le tennis. Il est l’un des joueurs exceptionnels qui peut faire des choses incroyables. Il est plus grand que le tennis. Il peut avoir un impact au-delà du simple monde du tennis.
Q. Est-ce que le changement de programmation et de court vous ont affectés ?
R. Peut-être que cela m’a donné plus de temps pour me préparer et réfléchir, ce que je n’aime pas d’un certain coté. Je voulais presque aller sur le court plus tôt et en finir. Que je gagne ou que je perde, j’avais surtout envie de pouvoir sortir du court. Je n’ai pas vraiment pris du plaisir en jouant aujourd’hui, le match était dur. Quand il a été fini, c’était un soulagement. Je n’ai joué sur ce court qu’une fois, et j’ai perdu. Quand j’ai vu le changement de court, je me suis dit : oh non… Mais j’aime ce court. Il m’a bien convenu.
Q. Vous avez parlé de la mauvaise presse quelques fois, cette relation amour-haine, les gens qui vous aiment, les gens qui vous détestent. Vous semblez avoir beaucoup de fans qui ne vous soutiennent pas pour vos résultats ou ce qui se dit dans la presse. Savez-vous ce qui les touche ?
R. Cela m’est égal si les gens ne m’aiment pas ou n’aiment pas mon jeu. Je sais qu’il y a des personnalités différentes qui peuvent ne pas être d’accord avec des choses que je fais ou comment je m’habille. Je comprends. Mais au début de ma carrière, on faisait un portrait de moi qui n’était pas moi du tout, à partir de ce que je faisais sur le court, qui était si difficile à déconnecter de la vraie vie. Personne ne comprend ce que c’est quand on vous décrit comme vous êtes 90% du temps alors qu’on ne vous voit que 2% du temps sur un court de tennis. Ce n’est pas comme ça que je suis en dehors des courts. Je pense fermement qu’il faut avoir deux personnalités pour être un bon sportif. On ne peut pas être gentil et généreux tout le temps sur le court, je serais un très mauvais joueur si c’était le cas. Les joueurs doivent être égoïstes, ils doivent marcher comme s’ils étaient le meilleur joueur du monde. Il faut avoir cette mentalité. Quand je cassais des raquettes, on supposait que j’étais comme ça dans la vie. Vous savez ce que cela veut dire ? C’était dur pour moi de me débarrasser de cette image. Les gens pensaient simplement que j’étais comme ça quand je rentrais dans un restaurant ou un supermarché. J’étais tout le temps confronté à cette image que vous avez créée, qui était si difficile à comprendre pour moi et à gérer quand j’avais 18 ou 19 ans. C’est plus facile pour moi maintenant. J’ai cessé de m’en préoccuper. Ceux qui me connaissent, mes amis, ceux qui passent du temps avec moi savent qui je suis. C’est tout ce qui compte pour moi. C’est ça que je veux dire, quand je vais sur le court, cela m’est égal. Je sais que certains vont soutenir l’autre joueur. J’adore. C’est ce qu’il y a de bien avec le sport. Mais il y a une limite à ne pas dépasser, comme quand les gens hurlent des propos racistes. Dans ces cas-là probablement je réagis. J’adore jouer contre Roger ou Rafa et 95% des fans les soutiennent. J’adore ça. Vraiment. C’est tout ce que je veux au sujet des médias. Vous me décrivez comme une horrible personne depuis cinq ans. Mais maintenant j’ai le sentiment que cela s’est estompé et les vrais couleurs apparaissent. Je joue pour beaucoup plus que moi-même. J’espère inspirer des millions de personnes à mener leur vie ou à pratiquer leur sport comme elles le veulent et à se sentir bien dans leur peau. C’est un message fort.
Q. Avec tous ces succès depuis Wimbledon, pensez-vous avoir un avantage par rapport à votre adversaire ?
R. Oui. C’est comme Serena ou Roger, leur adversaire peut ne pas dormir la nuit. C’est plus leur aura, leurs résultats que vous essayez de surmonter plutôt qu’eux-mêmes. Quand les gens jouent contre moi, ils se disent il est dans une série massive de victoires, il doit bien jouer etc… cela peut brouiller la capacité à bien jouer. Ces dernières semaines, peut-être que mes adversaires ont un peu pensé comme ça. J’ai été un bon joueur une grande partie de ma carrière, j’ai gagné le respect dans les vestiaires, ils savent ce dont je suis capable si je suis motivé. Je joue bien en ce moment, je suis compétitif, je me sens bien physiquement, mentalement. Je dois juste continuer sur cette lancée.
Q. Comment abordez-vous le match demain ?
R. Beaucoup de bons services, il a un service incroyable. J’ai joué contre lui à Halle plus tôt cette année et j’ai perdu 7/6 au troisième. Ce sera un match incroyablement difficile. Il joue très bien, il est parmi les meilleurs. Je suis excité, ce sera une confrontation très différente de celle d’aujourd’hui. Je veux juste manger quelque chose et aller au lit (sourire). Il se passera ce qui se passera demain.
FastScripts Transcript by ASAP Sports