Mercredi 9 août 2023
La modératrice : Pouvez-vous partager vos réflexions sur ce match et sur la manière dont vous avez pu revenir dans ce premier set ?
R.: Le démarrage n’a pas été facile, effectivement, il y a eu quelques breaks et toutes les deux, nous revenions au score. Je voulais rester solide et être prête à tout et dans les derniers points du tie-break, ça a bien marché. Mais c’était difficile, surtout avec le vent aujourd’hui. Je ne sais pas s’il y a eu du vent hier, mais c’était mon premier match aujourd’hui, avec le vent, et je suis contente de ma performance et d’avoir mieux joué dans le deuxième set.
Q. Vous êtes à Montréal depuis plusieurs jours, étiez-vous impatiente d’aller sur le court ? Après autant de jours d’entrainement, sans match, cela peut arriver ? Cela a-t-il eu une influence sur ce match ?
R. Je ne dirais pas ça, on est au milieu de l’année, j’ai déjà joué plein de matches, ce n’est pas comme si je m’étais arrêtée six mois ! Mais c’est toujours bien de jouer un match, de se lancer un défi pour voir si on est capable de reproduire en match ce qu'on a travaillé à l’entrainement. J’y ai un peu pensé, mais principalement, je me suis mise au travail, je n’ai pas analysé plus loin.
Q. Elena, Aryna et vous avez dominé le circuit cette année, qu’est-ce qui vous différencie des autres ?
R. C’est difficile à dire. Nous gérons bien nos carrières et nous faisons attention à notre préparation physique aussi, c’est sans doute grâce à ça que nous pouvons être très régulières. On joue bien, c’est tout. Je ne sais pas quoi dire. Aryna joue bien cette année et Elena aussi. Nous avons des styles de jeu différents, des personnalités différentes aussi, il n’y a pas explication évidente, je pense que c’est juste que nous travaillons beaucoup.
Q. Comment gérez-vous les éléments que vous ne pouvez pas contrôler, comme le temps qu’il fait ? Aujourd’hui, c’était le vent, hier, la chaleur, lundi, la pluie. Comment restez-vous concentrée sur votre jeu pour être sûre de pouvoir aller jusqu’au bout ?
R. Techniquement, c’est devenu plus facile depuis que je travaille avec mon coach parce qu’il a beaucoup d’expérience et il peut me donner des trucs ou me dire les choses sur lesquelles je dois me concentrer quand je ne contrôle pas la situation. Il n’empêche que je dois m’adapter, il faut quand même jouer avec le vent, il faut travailler avec le vent pour ainsi dire. C’est plus facile, mais s’adapter est le plus important dans le tennis, surtout maintenant où on change de ville et d’heure. Je m’améliore de plus en plus, mais jouer quand il y a du vent est plus difficile. Les jeux s’égalisent parce qu’on fait des erreurs, il faut l’accepter.
Q. C’était un bon match pour votre début ici à Montréal. Le premier set a été très accroché. Est-ce important pour la suite de la semaine d’avoir eu cette adversité dès le premier match ?
R. C’est bien d’être défiée et de remporter le défi. Ce premier tour n’était pas facile, mais je suis contente d’être restée solide et d’avoir remporté ce premier set, car il y a quinze jours, je jouais à Varsovie, j’ai changé de continent. J’ai l’impression que l’interruption était plus longue que ça, comme si j’étais un peu rouillée. Ce défi au premier set m’a permis de surmonter cette sensation, d’être bien dans l’instant présent et d’essayer de jouer le mieux possible. Ça m’a aidé, je pense.
Q. Une question les grands chelems par rapport à la régularité toute l'année. Certaines joueuses arrivent à faire l’un, mais pas l’autre. Quelle est la différence entre les deux ? Un grand chelem est considéré comme le plus grand titre sur le circuit, mais la régularité est aussi considérée comme importante par les joueuses.
R. Vous dites que je fais les deux, alors c’est difficile pour moi de vous dire la différence.
Q. La différence entre le défi de gagner un grand chelem comparé au défi de bien jouer pendant 45 semaines ?
R. Les règles sont différentes, par rapport à tout ce qui se passe autour, la pression, toute la préparation spécifique pour un grand chelem, les attentes peuvent être beaucoup plus grandes. Nous avons des jours de repos, c’est bien dans un sens, car on peut récupérer, mais mentalement, je pense que pour certaines joueuses, c’est difficile de se détendre. J’ai du mal au début, je me souviens d’être au quatrième tour et de me sentir déjà épuisée. Ces tournois sont si longs, on n’en voit pas le bout. Mais travaillé là-dessus, et cela va de mieux en mieux. Ce rythme différent des grands chelems peut être l’explication. Mais je ne suis pas sûre. Pour être régulière, de nombreux facteurs entrent en jeu. La préparation physique, la capacité à recommencer après chaque tournoi, et savoir se donner des temps de repos, en évitant de devoir constamment penser au tennis et d’avoir à tout faire en fonction du tennis. C’est ce que j’essaie de faire, d’avoir de l’énergie du début à la fin de l’année, je ne sais pas si je réponds à votre question.
Q. Vous pourriez jouer contre Muchova au prochain match. Votre dernier match contre elle était particulièrement serré. Est-ce difficile de ne plus penser à la dernière fois ? Bien sûr, tournoi différent, surface différente, tout différent. Est-ce facile ou reste-t-il toujours quelque chose, vous pensez à un match difficile ?
R.: Il n’est pas nécessaire de l’oublier. Il faut plutôt se souvenir de ce qu’on a appris, et de ce qui a marché. Comme vous dites, la surface est différente et on n’est pas au même stade du tournoi, la pression est différente. Il faut se préparer au prochain match et s’attendre à tout, parce que le tennis peut être très imprévisible. Une joueuse peut être dans un mauvais jour. L’autre peut jouer le meilleur tennis de sa vie. J’ai appris qu’on ne peut s’attendre à rien dans le tennis. Je dois juste être prête à affronter le prochain défi. C’est pour ça qu’il est inutile de revenir en arrière et de tout décortiquer. Je veux simplement apprendre les leçons tactiques du match précédent pour savoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. À part ça, c’est un tout nouveau chapitre qui s’ouvre.
Q. J’ai une question un peu différente : je vais vous ramener en arrière à la période où vous étiez encore junior. Comment votre victoire aux Internationaux juniors de Repentigny en 2016 a-t-elle impacté votre carrière ?
R. C’était au Québec, c’est ça ? Désolée, je ne me souvenais plus du nom. C’était une victoire un peu étrange, parce que j’étais en train de perdre en demi-finale, et mon adversaire a abandonné, et dans la finale, je perdais aussi et mon adversaire a aussi abandonné ! Je n’ai pas eu le sentiment que je méritais vraiment ce titre, c’est comme ça que ça s’est passé. Je me souviens que la finale était contre Olga Danilovic, et que le tournoi était stressant parce que nous étions toujours en compétition l’une contre l’autre en junior. Je voulais vraiment faire mes preuves. C’était le premier tournoi important en dehors de l’Europe. Il y avait beaucoup de pression. Je me souviens que j’ai gagné, mais que j’avais le sentiment de ne pas l’avoir mérité. Des émotions mitigées, mais une belle expérience.
FastScripts Transcript by ASAP Sports